Lhoist réorganise ses activités et investit 90 millions d’euros en Belgique
Les marchés traditionnels de Lhoist Belgique ont chuté de 35% au cours des dix dernières années, principalement à cause de la baisse d’activités de clients historiques de Lhoist Belgique. Par ailleurs, Lhoist Belgique fait aujourd’hui face à une baisse de compétitivité de certains de ses produits, liée notamment à la concurrence internationale et à des coûts de production élevés. Enfin, Lhoist doit tenir compte du récent jugement du tribunal civil de Marche-en-Famenne qui crée une incertitude d’approvisionnement en calcaire à partir de la carrière de Rochefort.
En conséquence, afin de relancer la compétitivité de ses activités en Belgique et d’assurer leur pérennité, Lhoist a annoncé aujourd’hui un important plan de transformation et d’investissements en Belgique. Ce plan se fonde sur l’arrêt de certaines activités et la spécialisation des usines afin de leur permettre de répondre aux défis actuels. En soutien de ce plan, Lhoist propose un programme d’investissements de 90 millions d’euros sur cinq ans. Cependant, la mise en place des mesures envisagées pourrait conduire à la perte de 117 emplois au sein des trois usines concernées (Marche-les-Dames, Hermalle et Jemelle) entre 2020 et 2021. Lhoist emploie 740 personnes aujourd’hui en Belgique.
Les défis de Lhoist en Belgique
1. La chute structurelle des marchés
Les grands clients du groupe Lhoist en Belgique ont fortement réduit leurs activités, principalement dans la sidérurgie et dans l’industrie de production de briques réfractaires. L’arrêt progressif des centrales électriques fonctionnant au charbon réduit également la demande pour nos produits. Au cours des dix dernières années, les ventes de chaux et de dolomie de Lhoist en Belgique ont chuté de 35%. Les prévisions confirment ces tendances de baisse structurelle du marché. L’organisation industrielle actuelle de Lhoist en Belgique doit s’adapter à cette réalité.
2. Une baisse de compétitivité
Face à cette chute des volumes de vente, la structure de production actuelle n’est plus adaptée, ce qui ne permet plus de maintenir une compétitivité suffisante sur le marché.
De plus, la concurrence internationale se fait de plus en plus sentir et Lhoist Belgique doit garantir une offre toujours plus concurrentielle.
3. Une incertitude quant à l’approvisionnement en calcaire à moyen terme
La production de chaux de Lhoist en Belgique dépend de sa carrière de calcaire située à Rochefort. Les réserves autorisées s’épuisent et Lhoist souhaite approfondir son exploitation pour permettre la prolongation jusqu’en 2045 au moins. Une décision récente du tribunal civil de Marche-en-Famenne portant sur une servitude de 1833 interdit à Lhoist de modifier la manière dont l’eau souterraine est captée et livrée à l’abbaye de Rochefort.
Lhoist continue à croire dans le bien-fondé du projet d’approfondissement et a introduit un recours devant la Cour d’Appel de Liège. Cependant, une décision définitive ne devrait pas intervenir avant plusieurs années ce qui contraint Lhoist à ralentir sa production et à demander à étendre sa zone d’extraction pour exploiter les réserves de calcaire qui restent en bordure de sa carrière actuelle.
L’approfondissement de la carrière du site de Rochefort : explications
Lhoist demande depuis dix ans l’autorisation de réaliser un test de pompage et de fourniture de l’eau souterraine à la Ville et à l’Abbaye de Rochefort. Lhoist a démontré que ce pompage serait pourtant positif pour la Ville et la Brasserie et qu’il permettrait d’envisager une activité industrielle jusqu’en 2045. Cependant, les moines de l’abbaye s’opposent frontalement à ce projet et développent un véritable arsenal de procédures judiciaires contre la réalisation de ce test de pompage. Après de nombreuses décisions administratives et judiciaires en faveur de la réalisation de ce test, une décision récente du tribunal civil de Marche-en-Famenne portant sur une servitude de 1833 interdit à Lhoist de modifier la manière dont l’eau souterraine est captée et livrée à l’abbaye.
Plan proposé
Lhoist confirme l’importance stratégique de ses activités industrielles en Belgique. La direction a présenté ce jour lors d’un Conseil d’entreprise extraordinaire un important plan de transformation et d’investissements visant à garantir la pérennité des activités belges à moyen et long termes.
Le plan proposé impliquerait à la fois de :
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Revoir le dispositif industriel par l’arrêt de certaines activités considérées comme non-compétitives et pour lesquelles aucune solution économique n’a pu être identifiée ;
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Investir plus de 90 millions d’euros en cinq ans pour spécialiser trois de ses usines sur un cœur de métier : extraction de dolomie à Marche-les-Dames, cuisson de dolomie à Hermalle et production de chaux à On/Jemelle.
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Poursuivre toutes les démarches et discussions lancées en interne depuis plusieurs mois afin de gagner en efficacité et de rendre les coûts de production plus compétitifs.
La mise en place des mesures envisagées pourrait conduire à la perte de 117 emplois entre 2020 et 2021 : site d’Hermalle (64 pertes d’emploi), site de Marche-Les-Dames (39 pertes d’emploi), site de Jemelle (14 pertes d’emploi). Lhoist emploie 740 personnes aujourd’hui en Belgique.
La direction entreprend dès à présent avec les partenaires sociaux la procédure d’information et de consultation en matière de licenciement collectif et mettra tout en œuvre pour limiter autant que possible les conséquences sociales de ce plan dans le respect des valeurs qui représentent l’entreprise.
Axel AMPOLINI (Managing Director – Lhoist Western Europe):
« La Belgique est le berceau du Groupe Lhoist. Ses actionnaires et sa direction sont profondément attachés à y maintenir une activité industrielle solide et durable. Depuis plus de 10 ans, nous subissons une forte chute des ventes de nos produits. Nous avons progressivement adapté notre offre mais cela s’avère insuffisant pour faire face à la baisse structurelle d’activités et au risque nouveau pesant sur la disponibilité de nos réserves de calcaire à Rochefort.
Nous devons réagir et nous adapter profondément au risque de mettre en péril l’ensemble de l’organisation. Cela passe par des investissements majeurs mais aussi par l’arrêt de certaines opérations, la spécialisation de nos sites et la poursuite des efforts pour gagner en efficacité et flexibilité.
Cette annonce et notre intention de cesser certaines activités est très difficile pour les collaborateurs. Nous sommes pleinement conscients qu’il s’agit d’un moment douloureux. Je compte sur chacun pour que les semaines à venir se déroulent dans le respect mutuel et la volonté de dialoguer afin ne pas prolonger la période d’incertitude de nos collègues.»